L'Église syro-maronite a vu le jour dans le Diocèse
d'Orient de l'Empire Romano-Byzantin. Elle constitue une branche de l'ancienne
Église Syriaque d'Antioche. Capitale du royaume séleucide
(issu des conquêtes d'Alexandre le Grand) puis de la province romaine
de Syrie, Antioche fut une des grandes métropoles de l'Orient. Elle
joua un rôle primordial dans les débuts du christianisme jusqu'à
son déclin après l'invasion perse (540) et la conquête
arabe (636). Les croisés en firent la capitale d'un État
latin (1098) jusqu'à sa conquête par les Mamelouks en 1268.
En 702, suite à la mort de Georges II, le siège d'Antioche devint vacant jusqu'en 742. Entre-temps, des moines et des clercs chalcédoniens appelés maronites élirent, pour le siège d'Antioche, un ancien moine du monastère, Jean-Maron, évêque de Batroun (Liban). Irrité, l'empereur Justinien II envoie une armée pour punir les maronites et saisir le nouveau patriarche. Celui-ci se retira au Liban où il organisa son Église qui devint, dès lors, indépendante et fut appelée l'Église maronite. Deux thèses se présentent au sujet de la relation de l'Église maronite avec Rome. La première thèse suppose que l'Église maronite s'est unie à Rome à partir du Moyen Age avec les Croisades (1099-1289/91). La seconde défend la perpétuelle union de l'Église maronite avec l'Église Romaine surtout à partir du concile de Chalcédoine (451), pendant lequel le monastère de saint Maroun joua un rôle très important contre le monophysisme. "Peu de temps après sa fondation, le nouveau couvent devint si florissant à un tel point que tous les autres couvents de la Syrie chalcédonienne durent en admettre la supériorité." Ce monastère "allait constituer le berceau de l'Église Maronite" et "acquérir une très grande importance religieuse et sociale jusqu'au Xe siècle." Groupés, à l'origine, aux environs d'Apamée
dans la Syrie seconde, les maronites se répandirent ensuite dans
la vallée de l'Oronte et dans toute la Syrie. Mais le conflit entre
les dyophysites et les monophysites et l'arrivée des Arabes (VIIe
siècle) changèrent la situation. Les maronites avaient à
subir désormais les violences de leurs ennemis religieux. Ils prirent
le parti d'abandonner les riches plaines de la Syrie pour se réfugier
au Liban, de quitter les rives de l'Oronte, où pouvaient s'épanouir
les cultures les plus variées, pour des arides montagnes aux terres
informes et sauvages. A ce moment commença véritablement
leur histoire. L'expansion des maronites atteint le monde entier. Toutefois,
ce fut au Liban que la grande majorité se fixa; c'est là
que s'établit le centre de la vie nationale et ecclésiastique.
Les maronites espéraient trouver dans la montagne libanaise la paix
qui leur permettrait de vivre librement et de pratiquer leur religion.
Mais cette paix ne fut que précaire et relative. Actuellement, comme
tous les chrétiens du Moyen Orient, les maronites se sentent obligés
de quitter leur terre pour chercher un lieu où ils puissent trouver
la liberté, la dignité et le respect des droits de l'homme.
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